Social Tango Project : la danse à la portée de tout le monde
La troupe de danse argentine Social Tango Project se produira pour une deuxième fois en sol montréalais le 13 novembre prochain. En spectacle sur la scène du Théâtre Maisonneuve, la compagnie invite le public à partager avec elle son amour du tango et à découvrir l’effet particulier de cette danse sociale. Entretien avec la directrice artistique et chorégraphe du spectacle, Agustina Videla.
Il y a 10 ans, dans la capitale argentine, Buenos Aires, la danseuse et professeure de tango Agustina Videla, son collaborateur, Ramon de Oliveira Cezar, et sa collaboratrice, Mayra Galante, décident de lancer la troupe Social Tango Project. Celle qui fréquente depuis de nombreuses années les milongas – lieux traditionnels argentins où professionnels et professionnelles comme amateurs et amatrices se rassemblent pour danser le tango – souhaitait montrer avec ce projet non seulement que cette danse traditionnelle est accessible, mais qu’elle permet également de profiter d’une connexion humaine assurément transformatrice.
« Avec Social Tango Project, nous voulions amener sur scène la réalité des danseurs amateurs et aussi les différents styles du tango que l’on voit encore peu en spectacle. Nous souhaitions montrer qu’il s’agit d’une danse populaire et folklorique qui est vraiment à la portée de tout le monde, peu importe l’âge ou l’origine. Il n’est pas nécessaire d’avoir des connaissances particulières pour la pratiquer », explique Agustina Videla.
La valeur sociale de la danse
La chorégraphe, qui a enseigné le tango pendant plusieurs années, souhaite que le public puisse voir au-delà de la difficulté que peut représenter la pratique de cette danse pour y découvrir une expression artistique rassembleuse qui révèle notre part de sensibilité.
« Notre spectacle est aussi un concept, celui du tango à travers son expression sociale. Nous voulons montrer l’importance que cette danse peut avoir dans notre vie au quotidien et encourager les gens à entrer dans cette communauté. Danser le tango, c’est se rapprocher de personnes qu’on ne connaît pas et explorer les possibilités, tout en développant une connexion très profonde », précise Agustina Videla.
Dans chaque ville qu’il visite, le Social Tango Project invite des troupes de danse locales sur scène, une initiative qui permet aux adeptes de faire part de leur apprentissage aux danseurs et danseuses de profession en prestation. « Nous sommes en contact avec différentes écoles et associations de tango pour que leurs danseurs fassent partie de notre spectacle. Il y a une importante communauté de tango à Montréal, qui existe depuis plusieurs années », ajoute-t-elle.
Amalgame des médiums artistiques
À la fois intime et universelle, la trame narrative du spectacle s’appuie sur le récit d’une femme qui, lorsqu’elle découvre l’univers des milongas, tombe amoureuse d’un danseur de tango. Pour le conquérir, elle apprend alors à danser, malgré les défis rencontrés.
Sur scène, 12 danseurs et danseuses font vivre cette histoire d’amour au rythme de leurs pas, accompagnés de quatre musiciens et de deux chanteurs reproduisant les mélodies traditionnelles des milongas. Le spectacle propose également une expérience visuelle d’une grande beauté, l’auditoire en apprenant davantage sur l’histoire du tango dans une série de photographies et un film documentaire de la photographe argentine Nora Lezano. « Le court métrage présenté en arrière-plan sur la scène immerge les spectateurs dans l’environnement d’une milonga alors que les images en noir et blanc montrent la ville de Buenos Aires », explique la chorégraphe.
Agustina Videla se dit très impatiente de voir la troupe se produire à nouveau à Montréal, le 13 novembre prochain au Théâtre Maisonneuve, une ville qu’elle juge « fantastique et débordante de culture » et dont le public a accueilli la troupe de « manière exceptionnelle ».