"Mon but, c’est que les gens aillent découvrir la beauté de ce peuple, qu’ils dépassent les stéréotypes."
Karine : Je suis sculpteure, et depuis une quinzaine d’années, je suis un peu une journaliste / activiste : j’ai abordé différents sujets sociaux, j’aime aller à la rencontre des gens. Et suite au décès tragique de Annie Pootoogook, qui était mon artiste préférée, j’ai eu envie d’aller rencontrer la communauté Inuit de Montréal, et c’est comme ça que j’ai rencontré Daisy. Ce qui est spécial c’est qu’avec ce projet là, ce n’est pas juste des gens que j’ai rencontré ; je me suis vraiment faite des amies.
Daisy : Moi je suis une artiste plus traditionnelle, dans la couture : je fais des vêtements. J’enseignais la couture à des itinérants au centre de jour Open Door, et c’est là que j’ai rencontré Karine.
K : J’ai ramassé des contraventions données aux femmes parce qu’elles étaient couchées par terre, et Daisy a cousu une couverture avec, pour habiller une de mes sculptures.
D : Cette exposition me fait ressentir de la fierté. Je suis fière. Les Inuit, on est pas vraiment connus ici, dans le Sud, ou sur la planète Terre… Encore aujourd’hui, il y a des gens qui sont surpris quand ils apprennent que les Inuit sont encore vivants. Notre culture est vraiment vieille, il y a plein d’affaires traditionnelles à découvrir, et il y a beaucoup d’artistes. Dans le temps c’était des survivants. Ils fabriquaient leurs objets avec n’importe quoi dans la toundra. Il n’y avait vraiment rien là bas, ils n’ont pas travaillé avec des vis et des clous, mais avec leurs mains. Moi quand je m’habille pour l’hiver, je fais mes propres manteaux et mes mitaines.
K : C’est incroyable, j’ai réalisé que les Inuit sont tous des artistes. Avec ce projet, je voulais donner une image lumineuse et belle ; je trouve qu’on entend souvent des choses négatives, mais tous les gens que j’ai rencontré sont des belles personnes. Mon but, c’est que les gens aillent découvrir la beauté de ce peuple, qu’ils dépassent les stéréotypes.