La Virée classique : 10 ans à renforcer les liens sociaux par la musique
La 10e Virée classique se tiendra du 16 au 20 août avec une vaste programmation en salle à petit prix et extérieure gratuite variant autour des histoires, un thème qui s’est imposé par lui-même comme nous l’explique Marianne Perron, directrice artistique de l’événement phare de l’été pour l’Orchestre symphonique de Montréal. Nous avons discuté avec elle de l’évolution du festival, du public et de la programmation pour en arriver à l’offre originale proposée cette année.
L’évolution de la Virée
Née sous la direction musicale de Kent Nagano, la Virée classique répond à une mission fondamentale de l’OSM depuis sa fondation dans les années 30, d’établir des liens avec sa communauté, mais aussi au sein même du milieu de la musique classique en créant un festival urbain. « La Virée classique est une façon d'exprimer cette ADN-là avec des concerts en salle variés dans des formats plus courts et très accessibles financièrement. » précise Marianne Perron. D’abord sur deux jours, maintenant sur cinq, le format court est resté le même, mais le nombre de concert frôle maintenant la trentaine.
Pour les musiciens, c’est une occasion de jouer à la Maison symphonique en compagnie de l’orchestre devant 2 000 personnes, tout en se retrouvant également dans une formule plus intime, leur offrant une grande proximité avec le public. “Plusieurs orchestres de jeunes ou amateurs y prennent part. C'est une façon de célébrer ensemble la musique et la pratique musicale. On a également un grand nombre d'artistes québécois qui participent à la Virée classique, des artistes professionnels de haut niveau, par exemple, de musique ancienne, avec lesquels on a moins la possibilité de collaborer de par notre type de répertoire.”
À l’origine du festival, le répertoire était seulement classique. Il le demeure, mais intègre désormais les musiques classiques du monde. « Le répertoire que joue traditionnellement l’OSM est plus européen, à l’image de la musique dite classique. Mais, on avait envie aussi de faire découvrir la musique classique du Japon ou d'autres cultures. » souligne Marianne Perron.
L’offre familiale est également plus consistante aujourd’hui avec une centaine d’activités gratuites souvent participatives ou sous forme de performances.
La vision d’un chef
La direction musicale est maintenant assurée par Rafael Payare qui arrive avec son propre bagage et sa vision qui teintent la programmation. L’an dernier, ça s’est exprimé par une plus grande représentation du répertoire des Amériques, dont il est originaire. Cette année, sa couleur s’illustre parmi les choix musicaux des concerts qui ont toujours pour but de le lier, avec l’orchestre, à sa communauté, comme l’avait fait Kent Nagano. « On sent que ça suscite un intérêt parmi des communautés montréalaises qui venaient peut-être un petit peu moins voir l’OSM. Il y a un lien, un rapport, qui s'établit, d'abord par une curiosité et un intérêt, maintenant par un réel enthousiasme. » remarque Marianne Perron.
La place du directeur musical est centrale dans la Virée classique : Rafael Payare dirigera neuf concerts entre le vendredi soir et le dimanche après-midi, dont La Symphonie de la Virée, un concert gratuit d’un orchestre symphonique amateur spécialement formé pour l’évènement, fruit d’un partenariat avec la Fédération des harmonies et des orchestres symphoniques du Québec.
Des histoires à ne pas manquer!
Il y a plusieurs œuvres dans le répertoire classique qui s'inspirent de poèmes, d'un thème, d'images, d'œuvres visuelles. Marianne Perron évoque Mozart à titre d’exemple, dont les personnages sont omniprésents autant dans ses opéras que ses pièces instrumentales, Conte de fée et poésie mozartienne en fera la démonstration. Ce sont ces histoires et d’autres des quatre coins du monde qui nous feront voyager cette année.
Nantali Indongo racontera l'histoire d'un soldat qui retourne chez lui en permission et qui rencontre le diable dans A Fiddler’s Tale du légendaire compositeur Wynton Marsalis pour un ensemble de sept musiciens. L’histoire de la trompette elle-même prendra forme dans la création canadienne du Concerto pour trompette, toujours de Marsalis, en passant par José Evangelista et Duke Ellington, interprété par Paul Merkelo et l’OSM. Deux occasions où le jazz se mêlera au classique.
L’œuvre du regretté compositeur canadien d’origine espagnole, José Evangelista, sera également mise à l’honneur dans Musique et danse de Bali. Lui qui, comme bien d’autres compositeurs, avait été envoûté par les sonorités du gamelan indonésien. Le voyage nous mènera de l’Espagne au Moyen-Orient avec Mémoires du monde par Oktoecho, ensemble d’une vingtaine de musiciens de différentes traditions.
L'Orchestre FILMharmonique fait aussi partie des invités. Celui-ci interprétera les plus grandes trames sonores du 7e art dans La musique fait son cinéma. Sans oublier le concert pour la famille Les créatures fantastiques ou le concert pour cœur et orchestre Les célèbres Carmina Burana, tous deux dirigés par Rafael Payare.
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