À la découverte de Trey McLaughlin, roi du gospel et grand chef de chœur
Aux États-Unis et partout dans le monde, le nom de Trey McLaughlin trône désormais au panthéon de la musique gospel. Il est associé à une approche rassembleuse et communautaire qui émeut profondément les publics. Quelques semaines avant son concert montréalais avec son ensemble The Sounds of Zamar regroupant une vingtaine de choristes, découvrons cet artiste qui repousse les frontières du genre en puisant autant dans le répertoire pop que traditionnel.
« La passion du chant, le message d’espoir adressé aux opprimés de ce monde et le sens de la communauté sont les principales choses que les gens devraient retirer de l’écoute et de l’expérience de la musique gospel »
- Trey McLaughlin dans une entrevue à wbur, l’antenne locale bostonienne de la radio nationale américaine NPR.
Héritage afro-américain
Comme tout chanteur gospel, il aime ce genre certes pour sa puissance musicale, mais peut-être avant tout pour son aspect collectif et spirituel. « Le gospel est une expression collective d’émotion et de foi », dit-il. Et ce, « même pour les non chrétiens ». « Le répertoire gospel a une base biblique forte, mais, pour moi, il est surtout l’expression de sentiments universels. Il témoigne des épreuves traversées par les peuples afro-américains, lesquelles, je crois, peuvent susciter une forme de compassion universelle. »
En constatant le succès parfois viral de ses vidéos sans prétention sur YouTube (filmées par sa mère), on ne peut que lui donner raison. La plus populaire cumule plus de 7 millions de vues!
Une partie du répertoire chéri par Trey McLaughlin s’inscrit donc dans l’histoire de l’esclavage en Nouvelle-Angleterre. « Ces chants ont été un moyen pour les Afro-Américains de créer une communauté malgré les oppressions historiques. » Assister à un spectacle de Trey McLaughlin et The Sounds of Zamar, c’est non seulement plonger dans ce passé trouble, mais aussi entamer une traversée musicale multiple dans un répertoire s’étant peu à peu laissé influencer par la pop, le R&B, le hip-hop, le blues, le soul et même le rock’n’roll. Questionné sur ses influences, il cite autant Daryl Coley que Brandy & Monica!
Le gospel dans le sang
La mère de Trey McLaughlin était elle-même cheffe d’un chœur gospel. On peut imaginer le petit Trey développer son intérêt pour le chant à un très jeune âge, observant sa mère diriger les troupes en salle de répétition. Dans une entrevue avec la youtubeuse et chanteuse Dileesa Archer, il dit d’ailleurs garder de cette époque un « amour pour le processus de répétition » et être constamment ébahi par « les moments où une chorale comprend pleinement une chanson au cours de ce processus ».
Ainsi, la nature communautaire et sans prétention du gospel le touche particulièrement – même s’il a pour sa part fait des études de chant lyrique classique (il est baryton!) et que sa pratique ne se prive pas de combiner les approches « académiques » et « communautaires ».
Il s’est joint à la distribution de quelques opéras en France en début de carrière, mais n’a pas vraiment souhaité poursuivre sur cette voie. L’appel du gospel était trop fort. « Quand j’ai terminé mes études universitaires, j’ai commencé à recevoir des invitations d’églises et d’événements pour venir chanter. Je suis en fait très timide. Alors j’ai demandé à mes amis de venir avec moi. Et puis j’ai commencé à leur enseigner mes propres arrangements. Et c’est ainsi que nous avons commencé le groupe The Sounds of Zamar », raconte-t-il à Dileesa Archer.
Un engagement fidèle
Le musicien a une carrière internationale florissante avec son groupe. L’homme, lui, continue de s’investir au sein de sa communauté locale, à Augusta, en Géorgie. La musique est avant tout pour lui un vecteur d’engagement social et un espace où créer et entretenir des liens avec sa communauté. À Augusta, il consacre aussi beaucoup de temps à l’enseignement du chant et du piano.
« Parce que l’esprit du gospel, c’est avant tout le rassemblement en communauté. Ce qui n’empêche pas des gens de partout dans le monde de vibrer ensemble avec cette musique, parfois même sans parler les mêmes langues ni partager de traits culturels. Et c’est ce que je trouve le plus beau! »
- Trey McLaughlin dans une entrevue à wbur, l’antenne locale bostonienne de la radio nationale américaine NPR.
Trey McLaughlin et The Sounds of Zamar seront de passage à Montréal pour la toute première fois le 2 février 2024 au Théâtre Maisonneuve de la Place des Arts.
Découvrez la musique de Trey McLaughlin & The Sounds of Zamar dans cette liste de lecture :
