La Chapelle de Québec à la Maison symphonique
L’orchestre de chambre Les Violons du Roy et le chœur La Chapelle de Québec se produiront deux fois à la Maison symphonique dans les mois à venir. À l’approche des Fêtes, ils interprèteront l’incontournable Messie de Handel, puis reviendront au printemps nous offrir un programme composé de deux requiem tout en douceur, ceux de Fauré et de Duruflé. Le codirecteur général et responsable de l’administration artistique des Violons du Roy, Laurent Patenaude, nous en parle.
Vous présentez en décembre prochain Le Messie de Handel. Peut-on dire qu’il s’agit d’une œuvre phare pour Les Violons du Roy ?
Parmi les œuvres pour chœur et orchestre, c’est certainement celle que nous avons jouée le plus souvent. Nous l’avons interprétée pour la première fois à Montréal en 1994, il y a maintenant 25 ans. Ce sera notre 15e production du Messie en 35 ans d’existence : nous n’avons pas voulu l’épuiser.
Comment vous préparez-vous à cette nouvelle interprétation du Messie ?
La Chapelle de Québec et Les Violons du Roy apportent à l’interprétation un soin particulier. Le temps de répétition qui est consacré au Messie est demeuré pratiquement le même depuis la première fois que Les Violons du Roy l’ont joué en concert. Nous avons le souci de le travailler chaque fois en détail.
Le chef Bernard Labadie a dirigé 14 de nos 15 productions du Messie. Il essaie chaque fois de rassembler une équipe particulière, pour révéler l’œuvre d’une nouvelle façon. Cette année, nous faisons appel à quatre nouveaux solistes : la soprano Marie-Sophie Pollak, le contre-ténor Tim Mead, le ténor Aaron Sheehan et le baryton-basse Matthew Brook. J’attire en particulier votre attention sur Tim Mead, un chanteur qui mène une très belle carrière comme soliste. Il a fait paraître l’an dernier un disque magnifique.
Quel effet peut produire l’écoute du Messie pour les spectateurs ?
C’est une œuvre qui apporte beaucoup d’espoir à qui l’écoute. On raconte des événements extrêmement tristes dans Le Messie, mais il y a aussi, bien sûr, beaucoup de joie. Je pense que le pôle de la lumière finit par l’emporter.
Vous présenterez en avril deux requiem de compositeurs français du 19e et 20e siècle, Fauré et Duruflé. Qu’est-ce qui unit ces deux œuvres ?
Ce sont deux œuvres un peu cousines, qui ont une vision assez douce de la mort. Celle-ci est vue comme une fin qui fait partie de la vie, voire une consolation, et non comme une tragédie extrêmement pesante. Les deux compositeurs affectionnent l’orgue, et chez Duruflé il y a aussi toute la tradition du chant grégorien qui imprègne l’œuvre. Dans les deux cas, ce sont des œuvres lumineuses, d’une perfection formelle assez incroyable.
Que souhaitez-vous transmettre par ces pièces ?
Évidemment, elles sont proches de la foi chrétienne, mais je ne pense pas qu’on ait besoin d’être croyant pour être touché par cette musique-là. C’est de la musique qui parle à l’âme, peu importe l’idée qu’on se fait de l’âme; qui parle à notre intériorité, certainement.
Les deux requiem seront présentés avec Los Angeles Philharmonic, dirigé par Bernard Labadie, qui a également invité La Chapelle de Québec pour ce concert. Comment décrirez-vous votre relation à la Place des Arts et à son public ?
On s’aperçoit qu’on est gâtés, au Québec : autrefois, en tournée, on jouait presque toujours dans des salles de meilleure qualité que celles de chez nous. Ce n’est plus vrai. Nos salles sont maintenant comparables ou meilleures.
Depuis maintenant huit ans, nous nous produisons à la Maison symphonique. C’est un très bel écrin, pour les voix en particulier : je pense qu’elles y sont magnifiées. C’est un grand plaisir à chaque fois pour nos artistes d’y chanter.
Quant au public de la Place des Arts, c’est très gratifiant d’entretenir une relation à long terme avec lui. Savoir qu’on va jouer pour des gens qui ont hâte et qui nous attendent, ça fait partie du plaisir.
Les Violons du Roy et La Chapelle de Québec interpréteront Le Messie de G.F. Handel le vendredi 13 décembre 2019 à 19 h 30 et les Requiem de G. Fauré et de F. Duruflé le samedi 4 avril 2020 à 19 h 30, à la Maison symphonique de la Place des Arts.