En résidence à la Place des Arts : Loui Mauffette
Après le Centre du Théâtre d’Aujourd’hui, c’est au tour de la Cinquième Salle de la Place des Arts d’accueillir Chansons pour filles et garçons perdus, le tout nouveau spectacle de Loui Mauffette. Nous avons rencontré le créateur alors que la troupe se préparait à cette nouvelle série de représentations.
Mis en scène par Loui Mauffette et Benoit Landry, Chansons pour filles et garçons perdus rassemble une quinzaine d’interprètes de tous horizons, dont Pierre Lebeau, Jean-Simon Leduc, Gabriel Lemire, Macha Limonchik et Marie-Jo Thério. À travers la voix de ces interprètes, les mots d’une cinquantaine de poètes et auteurs québécois prennent vie, dont ceux de Joséphine Bacon, Patrice Desbiens, David Goudreault, Jean-Christophe Réhel et Josée Yvon.
Avant la Place des Arts, Chansons pour filles et garçons perdus a été présenté au Centre du Théâtre d’Aujourd’hui, du 23 avril au 4 mai. Quel bilan tirez-vous de cette première expérience ?
Un bilan très positif ! Les deux premières représentations ont souffert d’un léger manque de fluidité, mais maintenant, toutes les scènes s’enchaînent parfaitement. Je suis extrêmement fier de ce que le spectacle est devenu. Sans compter que la réception du public est très bonne !
Du 5 au 8 mai, vous avez été en résidence à la Cinquième Salle de la Place des Arts. Sur quoi cette résidence vous a-t-elle permis de travailler ?
Elle nous a surtout donné l’occasion de nous adapter à l’espace : la Cinquième Salle est beaucoup plus vaste que la salle que nous avons occupée au Centre du Théâtre d’Aujourd’hui. Nous avons aussi profité de ces quelques jours de résidence pour atteindre une qualité sonore et visuelle impeccable.
Au milieu de la scène se trouve un carré de sable… Pourquoi ?
À mes yeux, le carré de sable représente autant l’enfance que la finalité de la vie, puisque l’enfant y joue et que le mort y est en quelque sorte enterré. L’enfance et la mort sont deux thèmes centraux du spectacle, deux thèmes qui me sont chers… Le fait de vieillir et d’avoir été bouleversé par la mort à plusieurs reprises dans les dernières années me donne envie de me questionner sur l’ensemble de l’expérience humaine. Et pour explorer ce grand questionnement, quoi de mieux que la poésie ?
Parlant de poésie, quels sont les poètes et auteurs que le spectacle met en vedette, et comment les avez-vous choisis ?
Alors que mon spectacle Poésie, sandwichs et autres soirs qui penchent honorait des auteurs de partout sur la planète, Chansons pour filles et garçons perdus honore des poètes et des auteurs d’ici pour qui j’ai eu un coup de cœur. Et je dois avoir le cœur large, puisque si je l’avais écouté, le spectacle aurait duré six heures ! J’ai donc dû couper de nombreux textes que j’aurais aimé mettre en scène… Des textes que je garde toutefois en banque pour d’autres spectacles à venir, car d’autres spectacles je ferai ! Cela dit, Chansons pour filles et garçons perdus ne se veut pas une encyclopédie de la poésie québécoise. C’est plutôt une « stonerie poétique ».
Qu’entendez-vous par « stonerie poétique » ?
Le spectacle est avant tout un voyage dans l’imaginaire, un genre de « road trip » des mots. Des mots chaleureux, violents, amoureux ou engagés que les interprètes déclament, chantent, jouent ou dansent. La musique y est aussi bien présente : certains acteurs jouent de la guitare, du piano, de l’harmonica ou de l’accordéon. Pendant trois heures, les spectateurs sont transportés d’un univers poétique à l’autre, avec l’étrange sensation d’être sous l’effet d’une drogue… Mais rassurez-vous, le spectacle est légal du début à la fin !
Et selon vous, quelle est la meilleure raison d’entreprendre ce voyage poétique ?
Pour le bonheur d’être ensemble et pour le plaisir du partage ! Le partage des mots, de l’amour des mots et des émotions qu’ils suscitent en nous. En fait, Chansons pour filles et garçons perdus est un spectacle profondément humain qui, à travers une réflexion sur le mystère de la vie et de la mort, éveille un sentiment d’Amour pour l’Autre, avec deux grands A. Et, dites-moi, qui n’a pas besoin d’un tel amour ?
Chansons pour filles et garçons perdus est présenté du 9 au 19 mai 2019, à la Cinquième Salle de la Place des Arts.