En résidence à la Place des Arts : La Fanfare Pourpour
Les 19 musiciens de la Fanfare Pourpour et leurs proches collaborateurs ont profité en août et en septembre d’une résidence à la Place des Arts pour préparer un spectacle participatif à grand déploiement. Le concert Les nacelles de Pourpour sera présenté gratuitement lors des Journées de la culture le 30 septembre prochain. Pleins feux sur cette fanfare inimitable qui nous a offert une entrevue de groupe, comme il se doit !
L’idée du projet et de la résidence est née d’un heureux concours de circonstances. « On avait le goût de réunir la famille d’artistes de La Fanfare Pourpour », explique Lou Babin, à la tête de l’orchestre. « Ça a coïncidé avec une demande de subvention au Conseil des Arts du Canada, et ça nous a motivés à nous demander ce qu’on pouvait présenter d’exceptionnel. L’équipe de la Place des Arts a été très enthousiaste et nous a soutenus depuis le début. »
Un retour sur une histoire méconnue
Le nouveau spectacle retracera le chemin parcouru par la Pourpour depuis ses débuts. « La Fanfare Pourpour est riche d’une histoire de 40 ans, même si elle ne porte ce nom que depuis 20 ans. Beaucoup de personnes ne savent pas qui on est. On a donc décidé de profiter de ce moment-là pour ouvrir nos portes », déclare Lou Babin.
« Avec le spectacle, on essaie de résumer toute notre histoire », précise le directeur artistique du spectacle, Pierre Emmanuel Poizat, dit PEP. Il fait lui aussi partie de la Fanfare, dont la discographie recèle 5 albums et près de 80 compositions originales par 12 compositeurs différents.
« C’est l’occasion de faire une relecture de plein de choses qu’on a déjà faites, affirme PEP, qui ont déjà été travaillées par petits bouts dans différents spectacles. On est en train d’en faire un ensemble cohérent. Pour cela, on a décidé de se replonger dans l’ensemble de l’œuvre pour sélectionner une quinzaine de pièces. Ça n’a pas été facile ! »
« Les gens auront l’occasion de voir la Pourpour sur scène, la Pourpour en coulisses et la Pourpour dans la rue, d’où elle est issue », résume Lou Babin. Après toutes ces années, la rue habite toujours les musiciens : « On est restés connectés à nos racines qui sont l’esprit de fête et de partage, le désir de faire danser les gens. »
Une nacelle bien remplie
Le titre du spectacle, Les nacelles de Pourpour, puise son inspiration dans la poésie québécoise. « Il fait référence à un poème de Claude Gauvreau que je vais avoir le plaisir d’interpréter pendant le spectacle, explique PEP. Le nom de l’orchestre, Pourpour, est aussi issu de ce poème qui date des années 1950. »
Élodie Lombardo (Les Soeurs Schmutt), Lou Babin et Pierre Emmanuel Poizat. Crédit photo : Thibault Carron
Et ils sont légion, dans cette nacelle : 19 musiciens, 2 chorégraphes, 6 danseuses et 9 jeunes — car les artistes ont fait des petits ! L’orchestre L’Enfant-fort réunit 16 des enfants des musiciens. Son nom évoque la fanfare des années 1970 du même nom, berceau de l’actuelle Pourpour. Ce sont les 9 plus vieux d’entre eux, âgés de 8 à 17 ans, qui participeront au spectacle.
« Au nombre qu’on est, c’est rare d’avoir une subvention pour pouvoir travailler ensemble », estime Séverine Lombardo. « Et d’avoir un lieu pour le faire, aussi ! », renchérit sa sœur jumelle, Élodie. Chorégraphes et fondatrices de la compagnie de danse Les Sœurs Schmutt, toutes deux travaillent étroitement avec la Fanfare Pourpour depuis 2004. Ce sont elles qui signent et soignent la mise en espace du spectacle.
À cet égard, la résidence à la Place des Arts ouvre d’ailleurs à la troupe de rares possibilités de création. « On peut travailler dans le détail, s’enthousiasme Lou Babin. La première chose qu’on a faite, c’est la plantation », c’est-à-dire le marquage au sol de la disposition du décor et des objets sur scène, avec du ruban adhésif de couleur. « Ça fait longtemps que ce n’était pas arrivé d’avoir des conditions comme celles-là ! »
Le public à bord
En amont du spectacle auront lieu plusieurs ateliers de musique et de danse avec le public, dont certains animés par la Fanfare. « C’est une initiative de la Place des Arts, mais elle rejoint l’idée de passation chère à la Pourpour. C’est très cohérent avec l’esprit du spectacle », expliquent Élodie et Séverine Lombardo.
La Fanfare fera aussi participer des étudiants à l’événement. « J’ai l’occasion de travailler dans des écoles secondaires, et je remarque qu’il est très rare d’entendre interpréter de la musique québécoise, particulièrement dans les orchestres d’harmonie », déplore PEP. Le temps de trois chansons, des étudiants en musique de l’école Pierre-Laporte et du Collège Jean-Eudes se joindront donc aux musiciens de la Fanfare Pourpour. « Ça les sort de leurs sentiers battus ! »
Légende : Élodie Lombardo, Pierre Emmanuel Poizat et Némo Venba. Crédit photo : Thibault Carron
Et ce spectacle-événement sur l’Esplanade de la Place des Arts réservera bien d’autres délices. « On veut commencer par une déambulation, et par moments, on veut inverser le rapport scène-salle aussi », illustre Séverine Lombardo. « À la fin, les musiciens feront leur morceau dans le public, et celui-ci sera invité à danser une grande valse. »
L'événement-spectacle Les nacelles de Pourpour vient clore une série de quatre ateliers participatifs, gratuits et ouverts à tous, présentés dans le cadre des Journées de la culture, les 29 et 30 septembre prochains à la Place des Arts.