25e saison de Danse Danse : un voyage à la découverte du meilleur de la danse contemporaine
Le diffuseur Danse Danse célèbre ses 25 années d’existence avec une saison aussi variée que grandiose. Onze spectacles, dont deux mettant l’immense chorégraphe Pina Bausch à l’honneur, seront présentés du 5 octobre 2022 au 15 avril 2023, à la Place des Arts.
Cette saison anniversaire s’ouvre le 5 octobre avec un spectacle magistral, Le Sacre du printemps, un ballet imaginé par le compositeur Igor Stravinski au début du 20e siècle. Ce chef-d’œuvre a été chorégraphié à maintes reprises depuis sa création, mais l’une des réalisations les plus reconnues demeure celle de Pina Bausch, en 1975.
Or, c’est la première fois que la Fondation Pina Bausch — qui porte l’œuvre de la chorégraphe depuis sa mort — transmet une pièce à une autre compagnie, l’École des sables, située au Sénégal. En résulte un spectacle unique, composé d’interprètes provenant de 14 pays d’Afrique. « On dirait que la pièce a été créée pour eux », s’émerveille le directeur artistique et fondateur de Danse Danse, Pierre Des Marais, décrivant les rythmes soutenus de Stravinski et la poésie de la mise en scène.
En écho à cette création inédite, Danse Danse présentera Palermo Palermo, une pièce plus classique, mais emblématique de la compagnie de Pina Bausch, le Tanztheater Wuppertal, les 23, 24 et 25 février 2023. Imaginée juste avant la chute du mur de Berlin, elle représente une métaphore des murs invisibles qui s’érigent partout, jusque dans nos têtes. Sur scène, un immense mur de béton s’effondre. « On voulait faire un cadeau au public, car Pina Bausch est la plus grande dame de la danse-théâtre », lance Pierre Des Marais.
La légende Pina Bausch
Née à Solingen en 1940 et décédée à Wuppertal en 2009, la chorégraphe allemande est une pionnière de la danse-théâtre, mêlant expressivité et théâtralité dans les mouvements. Elle est la première femme à être nommée à la tête du Wuppertal, la compagnie qu’elle a rebaptisée Tanztheater (danse-théâtre) Wuppertal en 1973.
Pina Bausch, dont le travail comportait souvent une dimension politique, avait la réputation de creuser longtemps des concepts et des émotions pour réussir à les faire s’exprimer sur scène. Au début de chaque production, elle échangeait avec ses danseurs et danseuses et leur demandait d’improviser sur des thèmes comme l’amour et la souffrance. « Elle était beaucoup dans les relations humaines et réfléchissait à la société qui l’entourait pour la dépeindre à sa façon, raconte Pierre Des Marais. Elle abordait la création d’une manière formidable. »
Faire voyager le public
Le programme est conçu comme un véritable voyage à la découverte du meilleur de la danse contemporaine. « Je suis convaincu qu’il est impossible d’aimer la totalité des spectacles présentés, poursuit-il. Il faut le voir comme une démarche d’exploration et d’éducation personnelle à travers la diversité des styles et des mises en scène qui existent aujourd’hui. »
Toutes les pièces ont donc leur originalité et leur intérêt. L’une d’entre elles, Graces, de Silvia Gribaudi, explore l’humour et l’autodérision en danse, en transgressant les codes stéréotypés de la beauté. « C’est très difficile d’amener l’humour en danse, la ligne est fine, et elle le fait d’une façon absolument phénoménale, ajoute le directeur artistique de Danse Danse. On oublie les corps atypiques et on se concentre sur le mouvement. »
Du 8 au 11 mars 2023, le spectacle Colossus, de la Stephanie Lake Company, révélera quant à lui les danseuses et danseurs locaux de demain. Au total, 64 jeunes partageront la scène dans cette œuvre monumentale créée à Montréal.
L’enthousiasme du directeur artistique, qui baigne dans le milieu de la danse depuis 50 ans, est palpable. « J’adore la danse, je vis de ça », conclut le passionné. Il invite le public à rester curieux et à découvrir les multiples facettes de cet art.
Le programme complet peut être consulté ici.
